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Il s’agirait de s’ensauvager pour de vrai et d’arrêter de s’effaroucher dès que les racelards ayant voix au chapitre emploient cette expression. L’ensauvagement est souhaitable ; seulement, il n’est pas encore advenu. Et inutile d’exhorter le peuple à s’ensauvager. Le peuple n’existe pas ; il n’y a que des hommes.
Ma joie s'écorche sur le gras de roche que mon corps mure
La peine chevillée au sternum, la honte sûre
Que voulez-vous désormais que je fasse ?
Puisse un jour le sol m'être léger, que les pierres se lassent
Ces cordes vocales cesseront de trembler au rythme de mes craintes
Une vie entière, qu'est-ce qui en suinte ?
Serai-je toujours qui je fus ?
Vivement la guerre qu'on se tue.
Si la merde dans laquelle nous sommes est d’abord celle que nous chie le pouvoir, gardons à l’esprit que les bien-contents-d’être-de-gauche que nous sommes nous maintiennent les pieds dedans. Sûrs de notre bonne conscience, affiche « remplacer le capitalisme par une bonne sieste » placardée au-dessus de quelques mièvres photos argentiques dans notre appartement du 20e arrondissement, nous, subversifs à mi-temps, nous persuadons que le politique est une affaire de bons sentiments. On s’indigne du manque d’empathie des génocidaires d’Israël. On se scandalise à chaque brutalité policière mais quand même, la police est nécessaire. On se fâche que nos pipis sous la douche et que nos recettes zéro déchet ne fassent pas tâche d’huile pour sauver la planète. Tout est dépolitisé dans nos imaginaires instagrammables mais on n’en démord pas : le changement passe par nous. Nos espaces safe et nos fêtes inclusives font la révolution. Quelle belle bande de tocards ! Un jour peut-être nous cesserons de vouloir rendre désirable ce monde de merde.